L’université de Tours et l’INRAE [ont annoncé le 9 septembre] la conception d’un candidat-vaccin par spray nasal contre le Covid-19 qui serait à la fois efficace contre la maladie et contre la transmission du virus.
Les résultats du travail de l’équipe de recherche de l’université de Tours, dirigée par Isabelle Dimier-Poisson, semblent très prometteurs. L’équipe de recherche tourangelle a un candidat-vaccin par spray nasal contre le Covid-19 qui serait à la fois efficace contre la maladie et qui empêcherait la transmission du virus.
L’annonce des résultats a donné lieu, ce matin, à la faculté de pharmacie de Tours, à une conférence de presse d’envergure nationale. Depuis un an, Isabelle Dimier-Poisson et une équipe d’une vingtaine de chercheurs travaillent à la conception de ce vaccin d’un genre nouveau.
“Développer des anticorps dans les fosses nasales”
Après des essais précliniques, sur des souris et sur des hamsters dorés, les chercheurs tourangeaux affirment que les résultats sont très positifs. “Cela ne veut pas dire que c’est gagné, indique Philippe Mauguin, le PDG de l’INRAE, mais si on y arrive, on a potentiellement un vaccin 100% français.”
Sans en divulguer la composition, la cheffe de l’équipe de recherche, Isabelle Dimier-Poisson a expliqué la stratégie retenue par son équipe et les avantages de ce vaccin par spray nasal. “Les vaccins par injection intramusculaire, explique-t-elle, induisent une réponse immunitaire générale. Mais ce vaccin-là peut développer des anticorps dans les fosses nasales.”
“Quand on vaccine par voie nasale, la réponse immunitaire est globale mais aussi locale”, Isabelle Dimier-Poisson, responsable de l’équipe de recherche BioMAP INRAE en charge du projet.
L’immense intérêt serait donc de bloquer le virus dès son entrée dans le corps et d’empêcher aussi sa transmission. “Il a été montré sur des hamsters dorés, ajoute la chercheuse, que les lots vaccinés ne présentaient plus du tout de virus dans les fosses nasales ni dans les poumons deux jours après l’infection.” Par ailleurs, en utilisant différents types de protéines, dont la protéine Spike mais pas seulement, ce candidat-vaccin promet d’être efficace “contre n’importe quel variant“.
Il pourrait dans un premier temps être utilisé “comme boost sur les personnes déjà vaccinées” mais aussi sur les enfants ou des populations de pays émergents qui n’ont pas encore été vaccinées.
Bien entendu, des phases d’essais cliniques sur l’homme sont déjà prévues. Pour la fabrication, la société Recipharm, qui réalise déjà le vaccin Moderna, libérerait une de ses chaînes de production à Monts. Récipharm, [GTP Bioways, C.RIS Pharma] et la biotech Vaxinano sont déjà impliqués dans le projet. La commercialisation est prévue pour fin 2023.
Source : La Nouvelle République